Biographie

Né le 31 mars 1944, le petit Pascal, né Jean-Jacques, connaît de difficiles débuts dans la vie : abandonné à la naissance, il sera élevé de pensionnat en pensionnat, et ne fait que croiser ses grands-parents. Avec cette succession de pensions et de familles d’accueil, il cherchera toujours un sens à sa vie, et le fil qui guidera celle-ci.

Descendant de l’homme politique corse Matteo Buttafoco, fameux opposant politique de Napoléon, il rencontrera finalement sa mère, corse également, à l’âge de 23 ans. Scolarisé seulement jusqu’en sixième, il apprend le métier de forgeron, puis est garçon de ferme dans l’Yonne. 

Il s’enfuit avec la troupe de cirque de rue Les Diables Blancs, devient funambule à 15 ans, et grimpe à moto sur un fil aux clochers des églises. 

C’est un accident qui le conduira à apprendre la guitare sur son lit d’hôpital, où il est immobilisé plusieurs mois. Il travaillera ensuite le piano et commencera à composer ses propres chansons.

Il fait parallèlement un bref passage au cours de théâtre du Centre d’Art dramatique de la rue Blanche à Paris. Né Jean-Jacques Pascal, il choisit alors d’accoler le nom de son pensionnat d’Annel à son nom de famille, et devient Pascal Danel.

Pascal est guitariste du groupe rock alors bien connu Les Panthères, puis sort un premier 45T en solo en 1964 chez Vogue, qui le découvre en même temps que Jean Ferrat et Michel Delpech. La maison de disques publiera un album avec les trois artistes réunis après les avoir renvoyés tous les trois pour le manque de succès de leurs premiers 45T… 

Pascal signe ensuite chez AZ et entre pour le première fois au hit-parade de Salut les Copains, avec deux 45T à succès, Je m’en fous et Hop là tu as vu !, en 1965 et 1966. Bécaud en raffole, Brel dira qu’il est le plus doué de sa génération, Brigitte Bardot chantera les paroles de son hit Mon ami à la radio… La carrière de Pascal Danel est lancée. Mais ce sont les énormes tubes La Plage aux Romantiques (N°1 en 1966 et disque d’or) et Les Neiges du Kilimandjaro (N°1 en 1967 et disque de platine) qui le propulsent en haut de l’affiche, entraînant plusieurs passages à l’Olympia et sur les plus belles scènes d’Europe, comme le Festival de San Remo en Italie, et plusieurs tournées au Moyen-Orient. Ce dernier titre est N°1 en France, en Italie, en Allemagne en Espagne et au Brésil. Pascal cartonne du Canada au Japon et parcourt les scènes du monde entier. Plus tard viendront la Russie, les États-Unis ou encore l’Afrique. Il enregistrera ces deux chansons phares en 6 langues (notamment en italien, en espagnol, en langue corse ou même en japonais), et Kilimandjaro sera adaptée en 180 versions à travers le monde. Ces titres resteront parmi les grands standards des années 60 en France et parmi les plus gros succès français à l’international. Kilimandjaro sera par exemple citée par le Général de Gaulle parmi ses chansons préférées, et choisie par le président Houphouët-Boigny lorsqu’il accueillera le président Chirac en Côte d’Ivoire. Plus tard, Kilimandjaro donnera son titre au film de Robert Guédiguian avec Jean-Pierre Darroussin qui sera sélectionné au Festival de Cannes ; il avait déjà été joué lors de son ouverture en 1967. Pascal adaptera régulièrement plusieurs de ses chansons en différentes langues étrangères jusqu’à la fin des années 70. 

Son premier album qui suit ces deux tubes, sera lui aussi disque d’or, et les chansons Jeanne et Le Vieux Chêne sont également des succès. Pascal enchaîne les tournées et multiplie les 45T. Après le succès des chansons Les trois dernières minutes et Comme une enfant, N°1 en 1967 et disque d’or, suivent de nouveaux hits, quoique classés un peu moins haut au hit-parade : La neige est en deuil, L’Italie, Le Funambule, Margaretha, ou encore Allez viens on danse, qui est également un énorme succès aux Pays-Bas. 

Pascal démarre les années 70 avec le succès international de Ton âme, Grand Prix de la Rose d’Or à Antibes (et dont la version italienne sera censurée par le Vatican) , et de Mamina, toutes deux également reprises par Dalida, qui précèdent les tubes Pour un amour, Le petit prince n’est pas mort et Je suis un aventurier.  

Après la disparition de son producteur mythique, Lucien Morisse, les succès se font plus rares, malgré l’accueil remarqué du titre Comme on est bien ensemble, puis de Rotterdam, sur un album arrangé par Laurent Voulzy, découvert par Pascal et qui sera son guitariste et chef d’orchestre de 1969 à 1974. Pascal compose également à cette époque pour Daniel Guichard le tube Chanson pour Anna, et continue d’incessantes tournées en France et à l’étranger.

Pascal n’oublie pas ses racines, et plusieurs émissions, de Guy Lux à Michel Drucker, l’accueilleront pour un numéro de funambule télévisé, parallèlement à ses chansons du moment. Il marchera sur un fil régulièrement sur scène également.

Un nouvel album sort en 1975, arrangé par Pascal et par François Rauber, l’orchestrateur de Jacques Brel. Ce nouvel opus ne connaît pas le succès escompté, malgré le single Ne bouge pas, ne parle pas, suivi d’un autre 45T en 1976, écrit avec l’acteur Philippe Nicaud. 

Mais en 1978, Pascal est de retour dans les hit-parades, où il décroche deux hits avec La Communale de mes 10 ans et Si l’on vivait ensemble. Extrait de l’album Générique 80, le single Les Grands Oiseaux est bien diffusé en radio, mais c’est surtout, en cette année 1979, un retour aux sources qui marquera la carrière de Pascal : La Plage aux romantiques ressort et atteint la 5 ^e place des ventes, ouvrant la porte à un nouvel Olympia, un album live, et plusieurs tournées en France, en Europe et au Moyen-Orient. Le single suivant, Et j’ai soudain beaucoup d’amis, est un blues inattendu et remarqué. Parmi la nouvelle équipe musicale de Pascal, on trouve des musiciens toulousains, parmi lesquels Jean-Pierre Mader et différents membres des groupes Gold et Images.

Au début des années 80, sort l’album Un homme fou d’amour (1983), puis le single Et si on partait d’ici entre au hit-parade à l’été 1982, mais sans l’impact de ses énormes tubes des années 60. 

Pascal se tourne un temps vers la production télévisuelle, avec les succès de Cadence 3 (coanimée avec Guy Lux), où Pascal accueille les débutants que sont alors Jean-Jacques Goldman ou Culture Club, puis la création de variétés scénarisées, avec son émission Macadam, où Pascal fait notamment débuter les Gipsy Kings. Il écrit plusieurs chansons avec Étienne Roda-Gil et sort son album Les Rats, d’où est extrait le single La Robe d’organdi. 

En 1988, Pascal écrit le scénario, les dialogues et la musique du téléfilm de Noël pour France 3, L’Enfant et le Président, dans lequel il incarne un professeur, et dont le rôle principal est tenu par Michael Lonsdale et où débute un certain Laurent Laffitte. Après Laurent Voulzy, Jean-Pierre Mader ou Jean-Louis Pujade (du groupe Images) notamment, c’est donc un acteur qu’il découvre, restant fidèle à son habitude de dénicheur de talents.

Sa place de N°1 lors de l’émission Succès fous, où le public plébiscite La Plage aux romantiques sur TF1, donne naissance à une compilation où il réenregistre ses principaux succès, produits par son fils, le guitariste Jean-Pierre Danel, en 1989. L’album est disque d’or et doit s’enchaîner avec un Olympia et une tournée, quand Pascal est immobilisé en fauteuil roulant pour plusieurs mois, à la suite d’un grave accident de voiture.

Il reviendra deux ans plus tard, avec une compilation et un album en langue corse, qui sont tous deux des succès, puis l’album Je voulais simplement te dire et un spectacle au Cirque d’Hiver de Paris. Le funambule qu’était le jeune Pascal est à nouveau présent sur un fil chaque soir, malgré son accident. S’ensuit une imposante tournée, avec un concert en apothéose aux États-Unis en 2006. Dans le même temps, en 2002 et 2004, Les Enfoirés reprennent les titres de Pascal, qui traversent décidément les générations.

Pascal enregistre parallèlement un duo sur l’album de son fils, guitariste de renommée désormais internationale, Guitar Connection 2, disque d’or en 2007. Père et fils entrent ensemble au Top 50 pour la première fois. 

Suivra un nouvel album, Le Cœur des femmes, dont est issu le succès L’ami Jacob, chanson sur la déportation, saluée de toutes parts et qui reçoit notamment les compliments de Charles Aznavour. 

Pascal enregistre également La Plage aux romantiques, en trio avec son fils et Laurent Voulzy, puis suit une immense tournée de plus de 200 dates dans toute la francophonie, dans les plus grandes salles de France, avec le carton d’ Âge Tendre – La Tournée des Idoles.

Il publie également un livre, L’Homme de Latche, sur l’amitié familiale avec François Mitterrand, qui dura de 1973 à la mort de l’ancien Président. En 2011 sort le film Les Neiges du Kilimandjaro, avec Jean-Pierre Darroussin. Présenté à Cannes, le film fait la part belle à la chanson de Pascal Danel, preuve que l’œuvre a su traverser le temps. 

L’album Putain d’étoile prend la suite, et Pascal rend hommage à son parrain dans la chanson, Gilbert Bécaud, qui fut aussi son éditeur, avec un spectacle au Casino de Paris en 2014. Il sera rejoint pour des duos sur scène par Alice Dona, Julie Pietri, ou encore un trio avec Laurent Voulzy et Alain Souchon.

Pascal embarque ensuite pour une tournée exceptionnelle pour les 10 ans d’Âge Tendre, produite par Christophe Dechavanne en 2016 et 2017, avec Gérard Lenorman, Sheila et Hugues Aufray notamment, sans oublier un concert caritatif à L’Olympia en compagnie de Vianney, Véronique Sanson, Nicoletta, Dave, Bigflo et Oli, et son fils Jean-Pierre.

Parallèlement, Pascal alterne plusieurs participations au triomphe de la tournée Âge Tendre (plus de deux millions de spectateurs en France), puis enregistre un nouveau duo avec son fils Jean-Pierre, accompagnés cette fois par sa petite fille Philippine au tambourin. Il s’agit d’une reprise de son premier 45T Je m’en fous, et le single entre au Top 50 de l’IFOP en août 2019, 54 ans après sa première apparition dans les hit-parades. 

En 2020, son nouveau titre est un bon résumé de sa vie : Je suis heureux, et le titre Shadoogie, en duo avec Jean-Pierre, entre à son tour au Top des ventes de l’IFOP à la fin de l’année. 

2021 voir arriver un nouvel album dans un coffret vinyle et CD accompagnés d’une compilation, et devrait voir reprendre la tournée Âge Tendre, dont une partie fut reportée en 2020, en raison de la crise sanitaire. 

Chronologie

• 31 mars 1944 : naissance à Paris, d’origine corse. 

• 1960 : débuts dans le monde du spectacle en devenant funambule à moto. 

• 1962 : débuts dans la chanson dans le groupe de rock Les Panthères, en qualité de guitariste et chanteur. 

• 1963/64 : il devient auteur-compositeur, signe chez Vogue, puis AZ Discs, puis est repéré par Lucien Morisse. 

• 1965 : premiers succès avec des titres rock comme Je m’en fous et premier Olympia. 

• 1966 : sortie des tubes internationaux La Plage aux romantiques (3 millions d’exemplaires) et Les Neiges du Kilimandjaro, vendu à plus de 5 millions d’exemplaires certifiés dans le monde (180 versions de ce titre sont également enregistrées par d’autres artistes). 

• 1970 : sortie de Mamina, tube qu’il offre à Dalida. 

• 1972 : Grand Prix de la Rose d’Or avec le titre Ton âme.  

• 1974 : sortie de l’album Rotterdam, réalisé avec son chef d’orchestre Laurent Voulzy, et Chanson pour Anna, qu’il offre à Daniel Guichard. 

• 1979 : La Plage aux romantiques grimpe de nouveau vers les sommets du hit-parade, suivi d’un Olympia et d’une tournée internationale. 

• 1983 : il devient producteur TV avec Cadence 3, qui remet à l’antenne Guy Lux. 

• 1988 : téléfilm L’Enfant et le Président, dont il écrit le scénario, la musique, et où il est également acteur, avec Michael Lonsdale et Laurent Laffite. 

• 1994 : il rend hommage à ses origines corses avec un album en cette langue. 

• 2000 : retour à la scène avec un spectacle au Cirque d’Hiver et un album, Je voulais simplement te dire. 

• 2007 : tournée de 150 dates dans les plus grandes salles de France avec Âge Tendre, et sortie de l’album Le Cœur des femmes, dont est issu le tube L’ami Jacob sur la déportation. 

• 2014 : Hommage à Gilbert Bécaud, son ami et éditeur, au Casino de Paris, avec des invités comme Laurent Voulzy et Alain Souchon, et sortie de l’album Putain d’étoile.  

• 2015 : il fête ses 50 ans de carrière à La Nouvelle Ève à Paris pour deux représentations sold out et une tournée dans toute la France. 

• 2016 : tournée de 60 dates dans les Zénith de France pour les 10 ans de la tournée Âge Tendre, produite par Christophe Dechavanne, en compagnie de Gérard Lenorman, Sheila et Hugues Aufray notamment. 

• 2020/2021 : tournée dans les plus grandes salles de France pour la nouvelle
tournée Âge Tendre, tournée solo et sortie en 2021 du nouvel album, Je suis heureux.

Ses amis parlent de PASCAL

• Laurent VOULZY : « Pascal m’a mis le pied à l’étrier, il m’a confié des arrangements, m’a mis dans un studio d’enregistrement pour la première fois. Pour ça, je lui dis MERCI ! On a tout fait ensemble, j’ai passé avec lui des moments formidables. Je jouais de la guitare derrière lui, en admiration, en me disant : “Qu’est-ce qu’il est balèze !” Notre amitié ne s’est jamais démentie. »

• Christophe DECHAVANNE : « J’ai connu Pascal sur la tournée Âge Tendre, que nous avons faite dans les plus grandes salles de France en 2016 et 2017. En plus d’être quelqu’un de drôle, charmant et humble, il arrive sur scène, bras ouverts, et toute la salle chante en chœur ses tubes. C’est époustouflant ! »  

• VIANNEY : « Nous nous sommes rencontrés en 2016, pour un concert caritatif. J’étais encore au début de ma carrière, j’étais très timide et impressionné de le rencontrer. C’est un grand artiste, avec une prestance hors du commun. »

• Charles AZNAVOUR : « Je me souviens d’un soir, au Casino de Deauville, en 2008, Pascal Danel chantait, notamment une nouvelle chanson, très appréciée d’ailleurs par son public, L’ami Jacob, sur la déportation. J’étais tellement touché que je suis monté sur scène pour le féliciter d’avoir écrit une si belle chanson. »  

• RENAUD : « Je donnerais la moitié de mon catalogue pour avoir composé Les Neiges du Kilimandjaro! Cette chanson est tellement forte ! »

• Véronique SANSON : « Nous avons partagé, avec Vianney notamment, l’affiche de l’Olympia pour Les Petits Frères des Pauvres. J’étais si heureuse de le retrouver, nous nous sommes sautés dans les bras. On ne se voit pas assez, malheureusement, comme souvent dans notre métier. »  

• Hugues AUFRAY : « Pascal, compagnon de route incomparable, dont la fidélité est irremplaçable. Très fraternellement, ton pote Hugues. »

• Claudio CAPÉO : « Sur une émission, nous étions ensemble, avec mes potes musiciens, et Pascal Danel était aussi invité. On a été scotchés, on aime beaucoup ce qu’il fait. »

• ZAZ : « Je l’ai rencontré à l’enregistrement des Années Bonheur. C’était la première fois que je faisais une photo avec un mythe de la chanson française, encore vivant ! [Rires]. C’est une légende, il faut le mesurer. »

• GAROU : « J’ai tellement chanté les chansons de Pascal quand j’étais jeune, au Québec, où il est également connu. J’étais tellement impressionné de le voir en vrai ! »